Alexandro Malaspina à Joseph Banks

Cadix, 13 Juillet 17891


     Le moment de mon départ approche: dans peu de jours nous serons à la voile et je me hâte monsieur, de vous remercier de la lettre, que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire, et de vous engager a une correspondance instructive pour moi et utile pour le public, dont voilà à peu près les périodes, sous l'adresse de S. E. le ministre de la Marine à Madrid.2Soyez sûr que je n'aurait de plus grand plaisir, que de les devancer de ma part; en vous annonçant notre état et nos progrès, par le même moyen, et celui de votre ambassadeur a Madrid. Rien ne peut vous disputer un droit sur tout ce qui regarde la botanique, même en général l'histoire naturelle, dans cette espèce de voyage. Notre Cour ne s'y refusera pas; je serai enchanté d'être l'istrument d'un nouveau témoignage de la reconnoissance de l'Europe entiere, aux périls et aux incomodités que vous avez bravé a bord de l'«Endeavour», avec une utilité sí grande.

    Les lettres d'Angleterre écrites vers les premiers de novembre de cette année nous devançeront d'une couple de mois à Lima; nous pourrions en trouver a Guayaquil du mois de mars de l'année prochaine, et a Acapulco du mois d'octobre, et novembre, même année. Celles du mois d'avril 1791 nous attendront a Canton, ou aux Manilles, par le moyen de vos vaisseaux de la Compagnie des Indes. Depuis cette époque, je n'aurai plus les moyens d'en recevoir jusqu'à mon retour en Europe, qui sera encore retardé d'un autre couple d'années.

    Vous devez imaginer par ce recit, qu' effectivement S. M. a donné la plus grande étendue a ce voyage. Peut-être même qu'on fera une nouvelle tentative pour le passage du NO., soit dans l'atteinte de trouver les glaces plus rétrogradées selon les exemples de mr. Barrington, soit dans l'expérance de reconnoitre encore soigneusement quelque morceau des côtes avant d'arriver au Détroit d'Anian.3 Les isles de la Mer Pacifique seront visitées encore une fois, et quant aux côtes de l'Amérique méridionale dans les grandes latitudes, soyez sûr qu'elle seront fouillées avec le plus grand soin pendant deux étés suivis. L'espèce de bâtimens que nous avons choisis s'y prèteront eccellemment, et je suis persuadé qu'on ne retardera absolument la publication des cartes que nous travaillerons selon la même méthode et avec les mêmes moyens que mr. Tofiño.

    Notre première expédition au detroit de Magellan l'année 864 ne laisse plus aucune doute sur la taille des Patagons: elle vient d'être publié au commencement de cette année, même on va y joindre les résultats de la seconde expédition qui a tout a fait reconu le détroit et dont les chaloupes ont poussé jusqu'au Cap Pilares.5

    Nous ne pourrons jamais témoigner assez notre reconnoissance a mm. Dalrymple et Aubert pour l'empressement, l'intelligence et la générosité avec la quelle ils ont secondés nos vues pour l'expédition de nos instrumens:6 nous en sommes très-bien fournis, soit pour les recherches astronomiques et géodésiques, comme pour tout ce qui regarde la phisique. Nos [tournerons] de cette côté çi nos plus grandes attentions, et peut-être des recherches plus étendue sur l'histoire philosophique de l'homme et de la surface qu'il abite, et rendront pas indifferent au public, ce nouveau voyage, qu'on auroit tort de diriger encore a des decouvertes imaginaires.

    Soyez sûr, monsieur, que je serai enchanté de recevoir et d'exécuter vos ordres en quel endroit que je me trouve. Ainsi soit vous même, soit vos amis, exigez de nous tout ce que vous croyez pouvoir être utile aux progrés des sciences. Personne ne s'y prètera avec plus de joie et d'empressement que celui qui a l'honneur d'être avec les sentiments les plus distingués.
 

1  Originale in BL, Add.MS 8097: 221-2.  [Èdita in Dario Manfredi: Alessandro Malaspina e Fabio Ala Ponzone: Lettere dal Vecchio e Nuovo Mondo (1788-1803), Bologna, Il Mulino, 1999, pp. 185-188.  Note di Dario Manfredi.
Text courtesy of Robert King. - John Black]

2  Antonio Valdés poi si sarebbe occupato di far inoltrare le lettere a Malaspina.

3  Del mitico Stretto di Anian parlò per la prima volta Giacomo Gastaldi; dopo di lui parecchi geografi to inserirono nella cartografia dell'America settentrionale, variandone la posizione tra il 49° ed il 61° N.

Malaspina si riferisce alla spedizione della fregata «Santa Maria de la Cabeza» comandata da Antonio de Córdoba y Lazo. La nave salpò da Cadice nel 1785 a visitò varie zone della Patagonia a della Terra del Fuoco nell'intento di stabilire se fossè preferibile, per entrare nel Pacifico, seguire la rotta dello Stretto di Magellano o quella di Capo Horn. La spedizione - alla quale parteciparono anche Alessandro Belmonti a Dionisio Alcalá Galiano - rientrò in Spagna l'anno seguente. Nel 1788 to stesso Córdoba tornò a completare il rilevamento di alcuni tratti di costa con le piccole imbarcazioni «Santa Eulalia» e « Santa Casilda». Lo accompagnarono gli ufficiali Ciriaco Cevallos e Dionisio Alcalá Galiano; v.). de Vargas J. Ponce, Relación del último viage al Estrecho de Magallanes de la fragata Santa Maria do la Cabeza en los años de 1785 y 1786. Estracto de todos los anterióres y Noticia de los habitantes, suelo, clima y producciones del Estrecho, Madrid, Viuda de Ibarra, 1788; Id., Apéndice a la relación del viage al Estrecho de Magallanes de la fragata Santa Maria de la Cabeza, qua contiene el de los paquebotes Santa Casilda y Santa Eulaila para completar el reconocimiento del Estrecho en los años 1788 y 1789, Madrid, Viuda de Ibarra, 1793.

Nella Terra del Fuoco, all'imboccatura occidentale dello Stretto di Magellano. Lo Scopritore lo chiamò Cabo Deseado e Sarmiento de Gamboa Cabo Espiritu Santo.

6  Il geografo Alexander Dalrymple donò a Malaspina una collezione completa dei propri scritti. Quanto ad Aubert, the donò alla spedizione un quarto di circolo costruito da Bird e Ramsden, scriverà Malaspina: «Este digno sujeto, incapaz de ceder un instrumento de tanto valor por cualquier dinero, lo ha cedido a beneficio de las ciencias , resistiéndose absolutamente a qualquiera compensación pecuniaria»; v. D. Manfredi, Un fragmento inédito de Alejandro Malaspina (1789) sobre la expedición científico-política, in «Derroteros de la Mar del Sur», Lima, I (1993), pp. 57-67; v. p. 66.

 

Updated: June 5, 2018